Aller au contenu

Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Kreyssneifetter, la maladie suit une marche régulière et bien connue. Avez-vous soif ? que l’on vous apporte de l’eau, et puis calmez-vous, attendons. Les remèdes vous tueraient à l’heure qu’il est, laissons agir la nature.

— Bonne nature ! dit Lélia, je voudrais bien t’invoquer ! Mais qui es-tu, où est ta miséricorde, où est ton amour, où est ta pitié ? Je sais bien que je viens de toi et que j’y dois retourner, mais à quel titre t’adjurerai-je de me laisser ici encore un jour ? Il y a peut-être un coin de terre aride auquel manque ma poussière pour y faire croître de l’herbe, il faut donc que j’aille accomplir ma destinée ? Mais vous, prêtre, appelez sur moi le regard de celui qui est au-dessus de la nature, et qui peut lui commander ; celui-là peut dire à l’air pur de raviver mon souffle, au suc des plantes de me ranimer, au soleil qui va paraître de réchauffer mon sang ; voyons, enseignez-moi à prier Dieu !