Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/98

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confiance. Oh ! alors, que de torrens de joie coulèrent dans cette pauvre ame dévastée ! Comme les promesses de la Divinité se firent humbles, et petites, et miséricordieuses, pour descendre jusqu’à moi et se révéler à mes faibles organes ! C’est alors que je compris le mystérieux symbole du Verbe divin fait homme pour exhorter et consoler les hommes, et toute cette mythologie chrétienne si poétique et si tendre, ces rapports de la terre avec le ciel, ces magnifiques effets du spiritualisme qui ouvre enfin à l’homme infortuné une carrière d’espoir et de consolation ! Ô Lélia ! ô Sténio ! vous croyez en Dieu aussi, n’est-ce pas ?

— Toujours ! répondit Sténio.

— Presque toujours, répondit Lélia.

— Et puis, dit Trenmor, avec la foi se révéla une autre faculté morale, un autre bienfait céleste, la poésie ! À travers les orages de ma vie passée ce sentiment avait rapidement effleuré mes organes. J’avais com-