Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/101

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ver : c’est de retourner à la solitude et à Dieu. Tu vois que je t’ai écoutée sérieusement.

— Il n’est plus temps, Pulchérie, de prendre le parti que vous me conseillez. Ma foi est chancelante, mon cœur est épuisé. Il faut pour brûler de l’amour divin plus de jeunesse et de pureté que pour toute autre noble passion. Je n’ai plus la force d’élever mon ame à un perpétuel sentiment d’adoration et de reconnaissance. Le plus souvent je ne pense à Dieu que pour l’accuser de ce que je souffre et lui reprocher sa dureté. Si parfois je le bénis, c’est quand je passe près d’un cimetière et que je pense à la briéveté de la vie.

— Vous avez vécu trop vite, reprit Pulchérie. Il faut, Lélia, que vous changiez l’exercice de vos facultés, que vous retourniez à la solitude ou que vous cherchiez le plaisir : choisissez.

— Je viens des montagnes de Montever-