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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/139

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sais bien ; mais ne pouvez-vous m’aimer par générosité ? Si Dieu vous a faite pareille à lui-même, n’est-ce pas pour que vous suiviez son exemple sur la terre ? Si vous êtes un ange envoyé du ciel parmi nous, au lieu d’attendre que nos pieds gravissent les sommets où vous marchez, votre devoir n’est-il pas de nous tendre la main, et de nous enseigner la route que nous ignorons ?

Vous avez compté sur la honte pour me guérir ; vous avez cru qu’en me réveillant dans les bras d’une courtisane, je serais éclairé d’une soudaine lumière. Vous espériez, dans votre sagesse inexorable, que mes yeux se dessilleraient enfin, et que je n’aurais plus qu’un dédaigneux mépris pour les joies que vos bras m’avaient promises, et que vous avez remplacées par les caresses lascives de votre sœur. Eh bien, Lélia ! votre espérance est déçue. Mon amour est sorti victorieux et pur de cette épreuve. Mon front n’a pas gardé l’empreinte des baisers de Pulchérie, il ne rou-