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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/241

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vigoureux. Ce pays était riche et désert. On n’y voyait d’habitations que des chalets épars et presque cachés dans le feuillage. On y pouvait donc jouir à la fois de toutes les grâces, de tous les bienfaits de la nature féconde, et de toutes les grandeurs, de toute la poésie de la nature inculte.

À mi-côte de la colline que nos voyageurs descendaient pour entrer dans cette belle vallée, Trenmor fit mettre pied à terre à son compagnon, et tandis que la chaise et les chevaux les suivaient au pas et avec précaution sur un chemin rapide et dangereux, ils gagnèrent, en marchant, le sol fertile et doucement ondulé de la vallée.

Sténio se sentit un instant rajeuni et consolé par la vue de cette belle contrée.

— Heureux, s’écria-t-il à plusieurs reprises, les pasteurs insoucians et rudes qui dorment à l’ombre de ces bois silencieux, sans autre souci que le soin de leurs troupeaux, sans autre étude que le lever et le coucher