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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/257

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s’étant évanoui il était retombé dans son état habituel d’apathie et de froideur. Il se souvint alors des incidens qui l’avaient amené en ce lieu, et dit avec indifférence :

— Vous me disiez donc hier soir que ces religieux étaient de l’ordre des Camaldules ?

— Oui, répondit Trenmor, c’est une des plus riches, des plus paisibles et des moins sévères communautés de l’église romaine. La beauté de leur habitation, l’étendue des terres qu’ils possèdent et la liberté dont ils jouissent, leur permettent de s’adonner aux sciences et aux arts ; on compte parmi eux grand nombre d’excellens musiciens et de savans astronomes. Quelques-uns sont poëtes et peintres, d’autres sont tellement adonnés à la chimie et à la physique qu’ils semblent, aux yeux du vulgaire, perpétuer les anciennes traditions des moines alchimistes et astrologues. Enfin, si la poésie noble et sacrée, si la foi éclairée et puissante, si l’étude patiente et consciencieuse se sont réfugiées quelque part sur la terre, c’est dans