ce couvent. N’êtes-vous pas frappé de la magnificence bien entendue qui se déploie dans l’extérieur de cette habitation, du savoir austère et de la naïveté patriarchale qui ont présidé à la culture de ces jardins, à la composition de ces volières ? Ne voyez-vous pas ici la réalisation de tous les désirs légitimes, la satisfaction de tous les besoins honnêtes, de toutes les ambitions nobles, de toutes les innocentes fantaisies ? Pour moi, il me semble qu’une ame agitée doit se calmer à l’approche de ce sanctuaire, et qu’un cerveau fatigué doit se reposer et se rajeunir au sein de ces habitudes paisibles et sages. Qu’en pensez-vous, Sténio ?
— Je pense, répondit Sténio, que l’insatiable désir de l’ame survit à toutes ces satisfactions ; je pense que l’infatigable inquiétude de l’homme rend vains tous ses efforts pour se contenter du possible.
Trenmor, voyant que le moment n’était pas venu de dominer et d’endormir cette raison