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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/276

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condamne comme un crime affreux, et vous êtes sous l’empire des mauvais désirs, comme aux premiers jours de votre pénitence. Dieu ne vous a pas bien secondé, mon père !

Le moine se leva, et, se redressant de toute la hauteur de sa grande taille affaissée, il regarda le ciel encore une fois ; puis, posant ses deux mains sur son front dans une affreuse anxiété, il s’écria :

— Serait-il vrai, ô mon Dieu ? M’aurais-tu refusé les secours et le pardon ? M’aurais-tu abandonné à l’esprit du mal ? Te serais-tu retiré de moi, sans vouloir prêter l’oreille à mes sanglots, à mes cris supplians ? Aurais-je souffert en vain, et toute cette vie de combats et de tortures serait-elle perdue ? Non ! s’écria-t-il encore avec enthousiasme en élevant ses longs bras grêles hors de ses manches de bure, je ne le croirai pas ; je ne me laisserai pas décourager par les paroles impies de cet enfant du siècle. J’irai jusqu’au bout ; j’accomplirai mon sacrifice, et si l’É-