Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/294

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je jure que mon ironie ne viendra plus jeter le désordre dans tes pensées.

— Parle donc, cruel enfant, répondit le moine, et, si je puis le faire sans péché, je te répondrai franchement.

— La franchise ne peut jamais être un péché, dit Sténio, c’est l’orgueil et la feinte qui sont des crimes devant Dieu. Parle ; dis-moi si tes macérations, ta retraite, tes prières, ta volonté, dis-moi si tous tes efforts ont vraiment terrassé et repoussé l’ennemi de ton repos. Si tu me jures, au nom du Christ, que cela est, je le croirai.

— Votre question est bien dure, mon fils ! quelle satisfaction votre vanité peut-elle attendre de ma réponse ?

— Ma vanité s’est brisée comme une paille, Magnus ; ce n’est pas elle qui me suggère cette curiosité ardente. C’est qu’il me faut enfin une certitude, un espoir au moins. Si votre foi vous a sauvé, si, aux jours du doute et de l’angoisse, vous avez obtenu, par les larmes