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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/299

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— Et vous, mon père, reprit Sténio, donnez-moi donc une affirmation qui me persuade. Dites-moi que Lélia pourrait dormir dans votre cellule sans que le péché d’adultère fût commis dans votre cœur. Répondez, et n’oubliez pas que vous avez juré par le Christ.

Le moine baissa la tête, et, s’appuyant contre le tronc d’un if énorme, il resta absorbé dans une profonde douleur.

Sténio s’assit par terre au bord du ravin. Il était appuyé sur une roche, après laquelle il n’y avait plus, entre lui et le lac, que la pente rapide d’un sable uni et blanc, où les nuages, en passant sur la lune, dessinaient leurs grandes ombres mouvantes.

— Oh ! je le savais bien, s’écria Sténio d’une voix forte et profonde qui alla gémir jusque dans les profondeurs du lac, je le savais bien, je le savais bien, mon Dieu !

Et il se leva tout debout, comme s’il allait se précipiter. Magnus frissonna et s’élança