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Page:Sand - L Autre.djvu/122

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MAXWELL.

Si cela était, vous le repousseriez ?

HÉLÈNE.

Ah ! vous me troublez ! vous me faites peur ! un père ! c’est un être que l’on respecte, que l’on peut vénérer. C’est presque l’objet d’un culte religieux, dans ma pensée ! Mais celui auquel on est forcé de pardonner… il y a là quelque chose qui blesse l’âme ! ce peut être un ami… mais ce n’est pas là un père !

MAXWELL.

Hélène, c’est un outrage à Dieu, ce que vous dites là ?

HÉLÈNE.

Dieu n’a pas à pardonner. Il est plus grand que cela, il efface ! Nous qui ne pouvons rien effacer, nous avons inventé le pardon qui punit, puisqu’il rabaisse.

MAXWELL.

Ainsi, vous n’avez que le châtiment à offrir ? votre pitié serait une insulte ? Prenez garde que ce ne soit un blasphème !

HÉLÈNE.

Ah ! que voulez-vous ! le blasphème éclôt fatalement sur les lèvres des enfants nés du parjure !

MAXWELL, indigné.

Malheureuse !…

Il tombe sur un siége la tête dans ses mains. Hélène, effrayée, se réfugie dans les bras de Marcus.

MARCUS, ému.

Comme il souffre ! Hélène, c’est trop !

HÉLÈNE.

Mais, mon Dieu ! quel intérêt si grand peut-il donc prendre…?