Page:Sand - L Autre.djvu/21

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ELSIE.

Vous êtes bonne, vous ! Je vois cela dans vos yeux. Vous allez prendre ici au moins une semaine de repos ?

JEANNE.

Monsieur le comte que j’ai vu un instant, ce matin, à Édimbourg, m’a dit deux jours seulement.

ELSIE.

Rien que deux jours !… Mais vous ne pourrez pas !

JEANNE.

Je suis forte, madame, et madame la comtesse ne peut guère se passer de moi. Et puis, je viens de voir la petite. Elle est ravissante, mais un peu pâle, et vous devez désirer qu’elle change d’air.

ELSIE. Elle sonne ; Meg entre et prend un flambeau.

Oui ! elle avant moi, avant tout ! Allez vous reposer, ma chère, vous m’avez fait grand bien, et, si vous en faites autant à mon Hélène, je vous aimerai… comme ma sœur ! Aimez-la bien… Allez, nous nous reverrons demain.

Elle tend ses deux mains à Jeanne, qui sort précédée de Meg portant un flambeau. — La scène n’est plus éclairée que faiblement par une petite lampe.




Scène V


ELSIE, puis MAXWELL.


ELSIE.

Dans deux jours ! Encore deux jours, et je ne la verrai plus ! (Elle s’agenouille au prie-Dieu.) Mon Dieu !… je vous offre ce déchirement en expiation !…

MAXWELL, entrant par la porte vitrée.

Elsie !