Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/133

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— Peut-être, madame la comtesse ; je ne sais pas encore bien ses intentions,

— Fi ! pouah ! s’écria le géologue.

— Doucement, cher savant, reprit la comtesse. Il y a beaucoup à faire aussi de ce côté-là. Toutes les carrières sont belles quand on sait y marcher.

— Si madame la comtesse daignait me conseiller, reprit Cristiano, je m’estimerais très-heureux de lui devoir une bonne inspiration !

— Eh bien, je ne demande pas mieux, répondit-elle en affectant une aimable bonhomie ; nous causerons ensemble, et je m’intéresserai à vous, d’autant plus que vous avez tout ce qu’il faut pour réussir dans le monde. Suivez-nous donc à la salle de danse. Je voudrais absolument décider ma nièce à danser au moins un menuet ; ce n’est pas fatigant, et son refus paraîtrait fort maussade. Vous entendez, Marguerite ! Il faut faire comme tout le monde.

— Mais, ma tante, dit Marguerite, tout le monde n’a pas mal au pied !

— Dans le monde, ma chère enfant, reprit la comtesse, — et je dis cela aussi pour vous, monsieur Goefle, — il faut n’avoir jamais d’empêchement quand il s’agit d’être agréable ou convenable. Retenez bien ceci, qu’on ne manque jamais sa destinée que par sa propre faute. Il faut avoir une volonté de