Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/154

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votre badinage n’en soit pas un. Je vous offre mon nom et un sort brillant. Répondez sérieusement et tout de suite, ou de ce que nous disons là il ne sera plus jamais question.

Olga était, en effet, jeune, belle, pauvre, vaine et avide. Elle saisit l’occasion aux cheveux et accepta sans hésiter.

— C’est bien, je vous remercie, lui dit Olaüs en lui baisant la main. Permettez-moi de ne pas ajouter un mot. Je serais ridicule si je vous parlais d’amour. Cela vous ferait penser que je peux me croire aimé. Nous nous marions, voilà qui est convenu, et nous avons de fortes raisons pour nous y décider l’un et l’autre, voilà qui est certain. Maintenant, si vous tenez à ce que ce mariage se fasse, je vous demande un secret absolu pendant quelques jours, et surtout vis-à-vis de la comtesse Marguerite et de sa tante. Pouvez-vous me le promettre ? Songez qu’une indiscrétion romprait entre nous.

Olga avait trop d’intérêt à se taire pour ne pas promettre sincèrement. Le baron la ramena au grand salon.

Leur disparition avait été si courte que, si elle fut remarquée, elle ne put tirer à conséquence. La comtesse d’Elvéda s’en émut pourtant, et vint savoir ce que sa nièce était devenue.