Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/215

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qui touche à la Norvège, est médiocrement peuplée, et vous en concluez qu’elle ne pouvait l’être davantage. Apprenez que, si l’État savait et pouvait s’y mieux prendre, il y aurait dans nos richesses minérales de quoi centupler la prospérité et le nombre des habitants. Un jour, peut-être, tout ira mieux, si nous pouvons nous tirer des griffes de l’Angleterre, qui nous pressure de ses intrigues, et des tenailles de la Russie, qui nous paralyse avec ses menaces. En attendant, sachez, mon enfant, que, s’il y a des pauvres sur la terre, ce n’est pas la faute de cette généreuse terre du bon Dieu, tant calomniée par l’ignorance, l’apathie ou les fausses notions des hommes qui l’habitent. Ici, on se plaint de la rigueur de l’hiver et de la dureté du rocher ; mais le cœur de la terre est chaud ! Qu’on y descende, et l’on trouvera partout, oui, partout, j’en réponds, le précieux métal qui se ramifie sous nos pieds en veines innombrables. Avec nos métaux, nous pourrions acheter toutes les recherches, tout le luxe, toutes les productions de l’Europe, si nous avions assez de bras pour amener nos richesses à la surface du sol. On se plaint de la terre, et ce sont toujours les bras qui manquent ! c’est bien plutôt elle qui devrait se plaindre de nous !

— Dieu me préserve de médire de la Suède, cher