Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/294

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» Je trouvai Guido Massarelli qui venait à ma rencontre au bord du lac. Il était inquiet de moi. Je lui ouvris mon cœur, et il parut vivement touché de mon émotion. Assis sur une barque amarrée au rivage, nous causâmes sentiment, morale, philosophie, métaphysique, astronomie et poésie jusqu’aux premières lueurs du jour. Guido avait une très-noble intelligence. Hélas ! cette bizarre anomalie se rencontre dans des caractères lâches, comme pour faire douter de la logique de Dieu !

» Le lendemain, nous étions en route, et, quelques jours après, nous rassemblions la foule sur la place du Vieux-Palais à Florence. Notre recette fut bonne. Nous pûmes voyager en charrette jusqu’à Gênes. Nous marchions cependant avec plaisir ; mais notre bagage, s’augmentant toujours de nouvelles figurines et de nouveaux décors, devenait très-lourd à porter.

» À Gênes, nouveau succès et recettes extraordinaires. On nous prit en si grande prédilection, que nous ne pouvions suffire aux demandes particulières. D’abord, sur la place publique, nous avions diverti le populaire ; mais, quelques passants de plus haute volée s’étant arrêtés devant la baraque, nous n’avions pu résister à la coquetterie de monter notre dialogue à la hauteur d’un public plus relevé.

On l’avait remarqué, on l’avait répété dans le