Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cette explication ramena un peu de calme chez les deux auditeurs ; Nils osa interroger de ses grands yeux bleus les sombres parois de la salle, et Ulph, après lui avoir remis une clef qui ouvrait l’armoire de la chambre de garde, se décida à sortir pour aller préparer le souper.

— Allons, Nils, dit l’avocat à son petit laquais, nous ne voyons guère avec cette méchante lanterne qu’on nous laisse ; tu feras les lits plus tard ; tu vas, en attendant, défaire la malle. Pose-la sur la table.

— Mais, monsieur le docteur, dit l’enfant, je ne pourrai pas seulement la soulever ; elle est lourde !

— C’est vrai, reprit l’avocat ; il y a des papiers dedans, et c’est très-lourd.

Il mit lui-même, avec un peu d’effort, la malle sur une chaise, en ajoutant :

— Prends au moins la valise aux habits. Je n’ai apporté que l’indispensable ; ça ne pèse rien

Nils obéit, mais il ne put jamais ouvrir le cadenas.

— Je te croyais plus adroit que ça ! dit l’avocat un peu impatienté. Ta tante me disait… Je crois qu’elle t’a un peu surfait, la bonne Gertrude !

— Oh ! reprit l’enfant, je sais très-bien ouvrir les malles quand elles ne sont pas fermées… Mais dites-moi donc, monsieur Goefle, est-ce vrai que vous avez un kobold ?