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Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/109

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placé entre ses yeux et la flamme vacillante des trois bougies.

— Je vois encore très-mal, dit-il. C’est le portrait d’une femme assez grande et d’une tournure élégante ; elle est assise et coiffée d’un voile noir, comme en portent les dames suédoises en hiver, pour préserver leurs yeux de l’éclat de la neige. Je vois les mains, qui sont très-bien rendues et très-belles. Ah ! ah ! la robe est de satin gris de perle avec des nœuds de velours noir. Est-ce donc là le portrait de la dame grise ?

— Précisément ; c’est celui de la baronne Hilda.

— En ce cas, je veux voir sa figure. J’y suis maintenant ; elle est belle et d’une agréable douceur. Attendez encore un peu, monsieur Goefle… Cette physionomie pénètre de sympathie et d’attendrissement.

— Alors vous n’écoutez plus mon histoire ?

— Si fait, si fait, monsieur Goefle ! Le temps me presse, moi, et pourtant votre aventure m’intéresse tellement, que j’en veux savoir la fin. J’écoute.

— Eh bien, reprit l’avocat, quand mes yeux se reportèrent sur cette grande carte de Suède que vous voyez là-haut bien tranquille, une figure humaine en sortait en la soulevant comme elle eût fait d’une portière de tapisserie, et cette figure, c’était