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Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/182

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tian était bien sûr de ne pas être reconnu par un homme aussi insoucieux des autres, il jugea inutile de baisser son masque sur sa figure et de changer son accent pour lui répondre.

— Holà ! mon ami, lui dit le savant, sans daigner même le regarder, vous venez du Stollborg ?

— Oui, monsieur.

— Vous y avez vu le docteur Goefle ?

— Non, monsieur, répondit Christian, qui s’avisa aussitôt de la perturbation fâcheuse qu’une telle visite apporterait aux bonnes résolutions de son collaborateur.

Comment ! reprit Stangstadius, le docteur Goefle n’est pas au Stollborg ? Il m’avait dit qu’il y était logé.

— Il y était tantôt, répondit Christian avec aplomb ; mais il est parti pour Stockholm il y a deux heures.

— Parti ! parti sans attendre ma visite, quand je lui avais annoncé ce matin que j’irais souper avec lui dans la vieille tour ? C’est impossible.

— Il l’aura sans doute oublié.

— Oublié ! oublié ! quand il s’agit de moi ? Voilà qui est trop fort, par exemple !

— Enfin, monsieur, reprit Christian, allez-y si bon vous semble, vous ne trouverez ni souper, ni convive.