placés dans la galerie ouvrirent simultanément les deux battants, et l’on vit le petit théâtre, qui semblait marcher de lui-même, s’avancer légèrement et se placer devant la porte, dont il occupait toute la largeur. Quatre instruments que Christian avait demandés jouèrent un court divertissement à l’italienne. La toile se leva, et les applaudissements accordés au décor donnèrent aux deux operanti le temps de prendre en main leurs marionnettes pour les faire entrer en scène.
Toutefois Christian ne voulut pas commencer sans regarder son public par un petit œil ménagé devant lui. La seule personne qu’il cherchait fut la première que son regard saisit. Marguerite était assise auprès d’Olga, au premier rang des spectateurs. Elle avait une parure délicieuse ; elle était ravissante. Christian remarqua ensuite le baron, qui était au premier rang des hommes derrière les femmes. Sa haute taille le faisait apercevoir aisément. Il était plus pâle, s’il se peut, que la veille. Christian chercha en vain la figure de Massarelli. Il vit avec plaisir celles du major Larrson, du lieutenant Ervin et des autres jeunes officiers qui, au bal et après le bal de la veille, lui avaient témoigné une sympathie si cordiale, et dont les physionomies hautes en couleur, épanouies d’avance, annonçaient une bienveillante