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Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/219

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— Pourtant la bouteille est à moitié vide, voyez !

— Une demi-bouteille de porto à deux, ce n’est pas scandaleux, j’espère ?

— Pardon ! je n’y ai pas touché, moi : je n’ai bu que de la limonade.

— En ce cas, dit M. Goefle en repoussant le verre qu’il venait de remplir, loin de moi cette perfide boisson ! Se griser seul est la plus triste chose du monde ; Voulez-vous venir au Stollborg essayer de vous griser avec moi ? Ou bien… tenez… j’ai ouï dire ce matin, ici, que l’on ferait une course de torches sur le lac, si le temps ne se remettait pas à la neige. Or, le temps était magnifique ce soir, quand je suis venu. Mettons-nous de la partie. Vous savez que l’on se déguise, si l’on veut, durant les fêtes de Noël, et… ma foi, oui, je me souviens maintenant que la comtesse Elvéda, ce matin, a parlé d’une mascarade.

— Bonne idée ! dit Christian ; je serai là dans mon élément, moi, l’homme au masque !… Mais où prendrons-nous des costumes ? J’en ai bien là une centaine dans ma boîte, mais il nous est aussi impossible à l’un qu’à l’autre de nous réduire à la taille de nos marionnettes ?

— Bah ! nous trouverons peut-être quelque chose au Stollborg. Qui sait ?