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Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/256

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— Que je pense aux marionnettes ! Vous voulez donc me rendre imbécile ?

— Oh ! certes, si je pouvais éteindre le feu de vos pensées…

— Pas de compliments sur mon intelligence, je vous prie ; je sens qu’elle baisse beaucoup.

— M. le baron est seul à s’en apercevoir.

Le baron haussa les épaules, bâilla et garda quelques instants le silence. Le docteur vit ses yeux s’agrandir, ses pupilles se dilater et sa lèvre inférieure devenir pesante. Le sommeil approchait. Tout à coup le baron se leva et montra la muraille en disant :

— Je la vois toujours ! C’est comme hier ! C’était un homme d’abord, et puis la figure a changé… À présent, elle regarde à la fenêtre, elle se penche… Courez, courez, docteur ! On m’a trompé, on m’a trahi… J’ai été joué comme un enfant !… Un enfant !… Non, il n’y a pas d’enfant !

Et, se rasseyant, le baron, mieux éveillé, ajouta avec un sourire lugubre :

— C’était dans la comédie de Christian Waldo… Un tour de bateleur !… Vous voyez, docteur, vous le voulez, je pense aux marionnettes… Je me sens lourd ;… ne me quittez pas.