La course était lancée, quand les deux amis la rejoignirent et la suivirent en flanc pour n’en pas troubler l’ordre nécessaire. La glace avait été explorée, et le chemin, tracé par des torches colossales, contournait les pointes de rocher et les îlots plantés de sapins et de bouleaux qui parsemaient la surface du lac. Une volée de riches traîneaux, placés sur quatre de front, fuyaient comme des flèches en maintenant exactement leur distance, grâce à l’habileté des conducteurs et à la fidélité des chevaux.
À l’approche du rivage où s’élevait le hogar, le lac, plus profond, offrait une surface parfaitement plane et libre d’obstacles. Là, tous les traîneaux s’arrêtèrent et se placèrent en demi-cercle, et les jeunes gens qui devaient se disputer le prix s’écartèrent sur une seule ligne en attendant le signal. Les dames et les hommes graves sortirent de leurs véhicules et montèrent sur un îlot préparé à cet effet, c’est-à-dire jonché de branches de pin, pour juger, sans se trop geler les pieds, des prouesses des concurrents. La scène était parfaitement éclairée par un grand feu allumé sur les rochers, derrière l’estrade naturelle où se tenait l’assistance.
Le tableau que présentait cette assemblée était aussi bizarre que le lieu qui lui servait de cadre. Tout le monde était masqué, circonstance agréable