çais et sans changer sa voix ni son accent, Christian Waldo, c’est moi.
— Ah ! mon Dieu ! quelle plaisanterie ! reprit la jeune fille avec un sentiment de joie qu’elle ne put contenir et en baissant la voix, car son interlocuteur s’était tout à fait rapproché de la portière ; c’est vous, monsieur Christian Goefle ! quelle fantaisie vous a donc pris de jouer ce soir le rôle de ce personnage ?
— C’est peut-être pour rester ici sans compromettre mon oncle, répondit-il.
— Vous teniez donc un peu à rester ? reprit-elle d’un ton qui fit battre le cœur de Christian.
Il n’eut pas le courage de répondre qu’il n’y tenait pas, cela était au-dessus de ses forces ; mais il sentit qu’il était temps de finir cette comédie, dangereuse, sinon pour la jeune comtesse, du moins pour lui-même, et, saisi d’un vertige de loyauté, il se hâta de lui dire :
— Je tenais à rester pour vous détromper, je ne suis pas ce que vous croyez. Je suis ce que je vous dis, Christian Waldo.
— Je ne comprends pas, reprit-elle ; n’est-ce pas assez de m’avoir mystifiée une fois ? Pourquoi voulez-vous jouer encore un rôle ? Croyez-vous que je n’ai pas reconnu votre voix quand vous faisiez parler