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Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/275

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les marionnettes de Christian Waldo avec tant d’esprit ? J’ai bien remarqué que vous en aviez plus que lui…

— Comment donc arrangez-vous cela ? dit Christian étonné. Qui donc croyez-vous avoir entendu ce soir ?

— Vous et lui. Il y avait deux voix, j’en suis sûre, peut-être trois qui seraient… la vôtre, celle de ce Waldo, et celle de son valet.

— Il n’y en avait que deux, je vous le jure.

— Soit ! qu’importe ? j’ai reconnu la vôtre, vous dis-je, vous ne me tromperez pas là-dessus.

— Eh bien, la mienne, c’est la mienne, je ne le nie pas ; mais il faut que vous sachiez…

— Écoutez, écoutez ! s’écria Marguerite. Oh ! voyez, on proclame le nom du vainqueur de la course : c’est Christian Waldo, ce me semble. Oui, oui, j’en suis sûre, j’entends bien le nom, et je vois très-bien l’homme masqué debout sur son petit traîneau noir. C’est lui ! c’est le véritable ! vous n’êtes qu’un Waldo de contrebande… C’est égal, monsieur Goefle, vous lui en remontreriez ; les plus jolies choses de la pièce et les mieux dites, le rôle d’Alonzo, tout entier, c’était vous ! Voyons, donnez votre parole d’honneur que je me suis trompée !