Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/288

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blanche, que j’ai vue à Stockholm par hasard et que j’ai considérée si attentivement, que je la reconnaîtrais entre mille ! Tenez, monsieur Christian Waldo, vous avez la main très-belle ; mais elle offre une particularité : votre petit doigt de la main gauche est légèrement courbé en dessous, et vous ne pouvez pas l’ouvrir tout à fait, même quand vous ouvrez la main avec franchise et de tout cœur. Ne vous souvient-il pas d’un officier qui, à Stockholm, vous vit sauver un petit mousse de la fureur de trois matelots ivres ? C’était sur le port, vous sortiez de votre baraque, vous étiez encore masqué ; votre valet s’enfuit. L’enfant, sans vous, eût péri : vous en souvenez-vous ?

— Oui, monsieur, répondit Christian ; cet officier, c’était vous qui passiez, et qui, tirant le sabre, avez mis ces ivrognes en fuite ; après quoi, vous m’avez fait monter dans votre voiture. Sans vous, j’étais assommé.

— C’eût été un homme de cœur de moins, dit Larrson. Voulez-vous me donner encore une poignée de main comme là-bas ?

— De tout mon cœur, répondit Christian en serrant la main du major.

Puis, ôtant son masque :

— Je n’ai pas coutume, dit-il en s’adressant à