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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/113

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— Eh bien, s’il en réchappe, reprit l’enfant, vous le connaîtrez ! Il apprendra bien par qui il a été culbuté, et vous serez sage si vous quittez le pays.

— Ah ! c’est donc l’opinion de tout le monde qu’il ne faut pas lui déplaire ?

— » Dame ! il a fait mourir son père par le poison, son frère par le poignard et sa belle-sœur par la faim, et tant d’autres personnes que ma tante Karine sait bien, et que tout le monde saurait, si elle voulait parler ; mais elle veut pas !

— Et vous ne craignez pas que la colère du baron ne se tourne contre vous, quand il apprendra que c’est le traîneau de votre père qui l’a fait verser ?

— Ce n’est pas la faute du traîneau, et encore moins la mienne. Vous avez voulu conduire ! Si j’avais conduit, ça ne serait peut-être pas arrivé ; mais ce qui doit arriver arrive, et, quand le mal tombe sur les méchants hommes, c’est que Dieu le veut ainsi !

Christian, toujours obsédé de la supposition qui l’avait frappé si cruellement, frissonna encore à l’idée qu’il venait d’être l’instrument parricide de la destinée.

— Non, non ! s’écria-t-il en se répondant à lui-même plus qu’il ne songeait à répondre au fils du danneman ce n’est pas moi qui suis la cause de son