mal ; les médecins ont dit qu’il était condamné depuis vingt-quatre heures !
— Et ma tante Karine aussi, elle l’a dit ! reprit Olof. Soyez donc tranquille, allez, il n’en reviendra pas.
Et Olof se remit à chanter entre ses dents son triste refrain, qui de plus en plus rappelait à Christian l’air monotone entendu la veille dans les galets du lac.
— Est-ce que la tante Karine ne va pas quelquefois au Stollborg ? demanda-t-il à Olof.
— Au Stollborg ? dit le jeune garçon. Je ne le croirais que si je le voyais.
— Pourquoi ?
— Parce qu’elle n’aime pas cet endroit-là ; elle ne veut pas seulement qu’on le nomme devant elle.
— D’où vient cela ?
— Qui peut savoir ? Elle y a pourtant demeuré autrefois, du temps de la baronne Hilda ; mais je ne peux pas vous en dire davantage, parce que je n’en sais que ce que je vous dis là : on ne parle jamais chez nous du Stollborg ni de Waldemora !
Christian sentit qu’il y aurait quelque chose d’indélicat à questionner le jeune danneman sur les rapports que sa tante pouvait avoir eus avec le baron. D’ailleurs, son esprit devenait si triste et si sombre.