Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/124

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cuper de lui, mais à poursuivre leur divertissement comme ils l’entendraient. Larrson et le lieutenant étaient venus se joindre à cette chasse, où, conformément à leurs prévisions, on n’avait point aperçu la moindre trace d’ours, mais où l’on avait abattu quelques daims blancs et force lièvres de grande taille.

À l’approche du brouillard, les gens prévoyants s’étaient hâtés de reprendre le chemin du château ; mais une partie de la jeunesse, escortée de tous les paysans des environs, employés comme traqueurs, s’attarda en descendant les collines, et dut s’arrêter au pied du hogar, où Larrson émit le conseil d’attendre que la lune se montrât ou que les vapeurs du lac fussent enlevées par le coup de vent qui précède souvent son apparition. Quelques personnes firent allumer le fanal de leurs traîneaux et préférèrent rentrer tout de suite ; une douzaine seulement demeura. Les paysans reçurent une abondante distribution d’eau-de-vie, et se dispersèrent dans la campagne. Les valets et piqueurs sonnèrent de la trompe et allumèrent un grand feu sur le tumulus, à côté des débris informes de la statue de neige, et la brillante jeunesse rassemblée dans la grotte, devant laquelle s’élevait une pyramide de gibier, se livra à des conversations animées, entremêlées de ré-