Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/144

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ler ! mais c’est en vain que je l’ai tourmenté aujourd’hui pendant deux heures, il ne m’a rien dit que d’insignifiant. Ou il commence à divaguer par moments, ou il fait résolument le sourd et le distrait quand il ne veut pas répondre. Si j’avais su que cette Karine existât et qu’elle fût mêlée à nos affaires, j’aurais peut-être tiré quelque chose de lui, au moins à propos d’elle. Vous dites que le fils du danneman prétend qu’elle dirait bien des secrets, si elle voulait ? Malheureusement, c’est encore, à ce qu’il paraît, une tête fêlée, ou un esprit terrifié qui ne veut pas se confesser ! Pourtant il faut que nous venions à bout d’éclaircir nos doutes, car ou je suis fou, mon cher Christian, ou vous êtes ici dans votre pays, et peut-être sur le point de découvrir qui vous êtes. Voyons, voyons ! cherchons donc, aidez-moi, c’est-à-dire écoutez-moi. Votre figure est également un grand sujet de trouble et d’inquiétude au château neuf, et il faut que vous sachiez…

En ce moment, on frappa à la porte, après avoir essayé d’entrer sans frapper ; mais le verrou était poussé en dedans, précaution que M. Goefle avait prise sans que Christian y fît attention. Christian allait ouvrir, M. Goefle l’arrêta.

— Mettez-vous sous l’escalier, lui dit-il, et laissez-moi faire.