Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/148

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tain escogriffe, décoré par le baron son maître du nom fantastique de capitaine Chimère, qui se promenait autour du donjon sur la glace. Avec notre comédie d’hier au soir, nous avons peut-être mis le feu aux poudres. Le baron se doute de quelque chose relativement à vous, et, si vous m’en croyez, vous allez vous faire malade, et vous n’irez pas au château neuf.

— Oh ! pour cela, je vous demande pardon, monsieur Goefle, mais rien de la part du baron ne saurait m’effrayer. Si j’ai le bonheur de ne point lui appartenir, je me sens tout disposé à le braver et à tordre vigoureusement la main qui se permettrait de soulever seulement la tapisserie de mon théâtre pour me voir, s’il me plaît encore de garder l’incognito. Songez donc que j’ai tué deux ours aujourd’hui, et que cela m’a un peu excité les nerfs. Allons, allons, pardon, cher oncle, mais il se fait tard, j’ai à peine deux heures pour préparer ma représentation. Je vais chercher un canevas dans ma bibliothèque, c’est-à-dire au fond de ma caisse, et vous me ferez bien le plaisir de le jouer tel quel avec moi.

— Christian, je n’y ai pas la tête aujourd’hui. Je ne me sens plus fabulator, mais avocat, c’est-à-dire chercheur de faits réels jusqu’à la moelle des os ! Votre valet Puffo n’est pas trop gris, à ce qu’il m’a