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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/149

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semblé ; il doit être par là, dans le gaard. Tenez, je sors, et je vais en passant l’appeler pour qu’il vous aide, puisque vous voulez encore fabulare aujourd’hui… Il n’y a peut-être pas de mal… ça vous occupera, et ça peut détourner les soupçons. Puffo vous est dévoué, n’est-ce pas ?

— Je n’en sais rien.

— Mais, si l’on vous cherchait querelle, il ne vous planterait pas là ? il n’est pas lâche ?

— Je ne crois pas ; mais soyez donc tranquille monsieur Goefle. J’ai là le couteau norvégien que l’on m’a prêté pour la chasse, et je vous réponds que je me ferai respecter sans l’aide de personne.

— Méfiez-vous d’une surprise. Je ne crains que cela pour vous ; moi, je ne peux plus rester en place ! Depuis que vous m’avez parlé d’un enfant élevé en secret chez le danneman… d’un enfant qui avait les doigts faits comme les vôtres…

— Bah ! dit Christian, j’ai peut-être rêvé tout cela, et il faut à présent que tout cela se dissipe. Je vois au fond de leur boîte mes pauvres petites marionnettes, que je vais faire parler pour la dernière ou l’avant-dernière fois, car il n’y a que cela de réel et de sage dans les réflexions de ma journée, monsieur Goefle. Je quitte la marotte, je prends le marteau du mineur, la cognée du bûcheron ou le fouet de voyage