Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

du paysan forain. Je me moque de tout le reste ! Que je sois le fils d’un aimable sylphe ou celui d’un méchant iarl, peu importe ! Je serai le fils de mes œuvres, et c’est trop se creuser la cervelle pour arriver à un résultat aussi simple et aussi logique.

— C’est bien, Christian, c’est bien ! s’écria M. Goefle. J’aime à vous entendre parler ainsi ; mais, moi, j’ai mon idée : je la garde, je la creuse, je la nourris… et je vais lui faire prendre l’air. Qu’elle soit absurde, c’est possible ; je veux toujours voir Stenson, je lui arracherai son secret ; cette fois, je sais comment m’y prendre. Je reviendrai dans une heure au plus, et nous irons ensemble au château. J’observerai le baron, j’irai chez lui savoir ce qu’il me veut. Il se croit fin ; je le serai plus que lui. C’est cela, courage ! Au revoir, Christian. — Allons, Nils, éclairez-moi. — Ah ! tenez, Christian, voilà maître Puffo, à ce qu’il me semble.

M. Goefle, en effet, se croisa en sortant avec Puffo.

— Voyons, toi ! dit Christian à son valet. Ça va-t-il mieux aujourd’hui ?

— Ça va très-bien, patron, répondit le Livournais d’un ton plus rude encore que de coutume.

— Alors, mon garçon, à l’œuvre ! nous n’avons pas une minute à perdre. Nous jouons le Mariage de la