Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/152

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t’en inquiéter ? Je croyais que tu ne soupçonnais pas qu’il y eût eu hier au soir une représentation ?

— Je sais qu’il y en a eu une, et que je n’en étais pas !

— En es-tu bien sûr ?

— J’étais un peu gris, dit Puffo en élevant la voix, j’en conviens ; mais on m’a dit la vérité aujourd’hui, et je la sais, la vérité.

— La vérité ! dit Christian en riant ; ne dirait-on pas que je l’ai cachée à Votre Excellence ? Je n’ai pas eu l’honneur de vous voir aujourd’hui, signor Puffo, et, quand je vous aurais vu, je ne sache pas avoir à vous rendre compte…

— Je veux savoir qui s’est permis de toucher à mes marionnettes !

Vos marionnettes, qui sont à moi, vous avez l’air de l’oublier, vous le diront peut-être ; questionnez-les.

— Je n’ai pas besoin de les questionner pour savoir qu’un individu s’est permis de me remplacer, et de gagner apparemment mon salaire à ma place.

— Quand cela serait ? Étiez-vous en état de dire un mot hier au soir ?

— Il fallait au moins m’essayer ou me prévenir.

— C’est un manque d’égards dont je me confesse,