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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/164

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être qu’il ne voulait pas qu’on sache qu’il me donnait cela, et, moi, j’ai ramassé ; je me suis sauvé, et voilà tout !

— Et tu ne me dis pas, imbécile, si M. Goefle…

Christian, jugeant bien inutile de formuler sa pensée, rassembla les papiers à la hâte, les enferma dans sa caisse, dont il prit la clef, et s’élança dehors, inquiet de la situation de l’avocat, au milieu des événements incompréhensibles qui se pressaient autour de lui.

Nils criait déjà en se voyant seul avec les marionnettes, qui l’effrayaient un peu, malgré l’attrait qu’elles avaient pour lui, lorsque M. Goefle arrêta Christian au passage et rentra avec lui dans la salle de l’ourse. Il était pâle et agité.

— Oui, oui, dit-il à Christian, qui le pressait de questions, fermons les portes. Il se passe ici des choses graves. Où est Nils ? Ah ! te voilà, petit ! Où as-tu mis les papiers ?

— Il les mettait en bateaux, répondit Christian ; je les ai sauvés : ils sont là, tout déchirés, mais rien ne manque. J’ai tout ramassé. Qu’est-ce donc, monsieur Goefle, que ces lettres singulières qui me concernent ?

— Elles vous concernent ? Vous en êtes sûr ?

— Parfaitement sûr.