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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/166

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— Ce sont des lettres ? Donnez… Mais non, il faudrait plutôt les cacher. Nous sommes entourés, surveillés, Christian. En ce moment, je suis sûr qu’on fouille et pille le cabinet de Stenson. On a emmené Ulphilas. Qui sait si on ne va pas nous attaquer ?

— Nous attaquer ? Eh bien, au fait, c’est possible ! Puffo vient de me chercher une querelle d’Allemand. Il a levé la main sur moi, et il avait de l’or dans ses poches. J’ai été obligé de jeter ce manant à la porte.

— Vous avez eu tort. Il fallait le lier et l’enfermer ici. Il est peut-être maintenant avec les coupe-jarrets du baron. Voyons, Christian, une cachette avant tout pour ces papiers !

— Bah ! une cachette ne sert jamais de rien.

— Si fait !

— Cherchez, monsieur Goefle ; moi, j’apprête mes armes, c’est le plus sûr. Où sont-ils ces coupe-jarrets ?

— Ah ! qui sait ? J’ai vu sortir Johan et ses acolytes avec Stenson, et j’ai fermé la porte du préau ; mais on peut venir par le lac, qui est une plaine solide en ce moment ; on est peut-être déjà venu. N’entendez-vous rien ?

— Rien. Pourquoi donc viendrait-on chez vous ? Raisonnons, monsieur Goefle, raisonnons la situation avant de nous alarmer.