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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/167

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— Vous ne pouvez pas raisonner, vous, Christian, vous ne savez rien !… Moi, je sais… ou je crois savoir que le baron veut absolument découvrir qui vous êtes, et, quand il l’aura découvert… qui peut dire ce qui lui passera par la tête ? Il est possible qu’on nous retienne prisonniers jusqu’à nouvel ordre. On vient d’arrêter Stenson, oui, arrêter est le mot. C’était d’abord comme une invitation polie, par la bouche de cette canaille de Johan, et puis, comme le vieillard effrayé hésitait, comme je voulais le retenir, d’autres laquais sont entrés et l’eussent emmené de force, s’il eût résisté. Alors j’ai voulu le suivre. Je me disais qu’en ma présence on n’oserait rien contre lui, que je l’accompagnerais, même devant le baron, que j’ameuterais, s’il le fallait, tous ses hôtes contre lui. J’étais même parti en avant ; mais, à la faveur du brouillard, je suis revenu sur mes pas, parce que, d’un autre côté, vous laisser seul… je n’ai pu m’y décider. Je me suis dit que, si le baron voulait arracher quelque révélation à Stenson, il commencerait par l’amadouer, et que nous aurions le temps d’aller à son secours. Donc… allons-y, Christian ; mais comme il nous faut absolument le mot de l’énigme avant d’agir… eh bien, faites le guet, gardez la porte, on n’osera pas l’enfoncer, que diable ! Je suis chez moi ici ; vous aviez raison. On n’a