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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/178

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— Vous vous êtes perdues dans le brouillard ? dit Christian, ému de la sollicitude généreuse de Marguerite.

— Oh ! pas bien longtemps, répondit-elle : Péterson est du pays, il s’est vite retrouvé ; mais il faut que ces messieurs aient pris une rive du lac pour l’autre.

— Mettons une lumière sur la fenêtre de la salle de l’ourse, dit M. Goefle, cela servira à les diriger.

— Oh ! oui-da, dit Péterson, ils ne la verront pas plus qu’on ne voit les étoiles.

— N’importe, essayons toujours, dit Martina.

— Non, ma chère, répondit Marguerite ; les assassins sont probablement égarés aussi, puisqu’ils ne sont pas encore venus. Ne les aidons pas à se retrouver avant que MM. les officiers…

— MM. les officiers seront les bienvenus, à coup sûr, reprit M. Goefle ; mais, à présent, nous voilà trois hommes bien armés : je connais Péterson, c’est un vigoureux compère… Et puis, chères demoiselles, n’auriez-vous pas pris des curieux pour des assassins ? Où les avez-vous vus ?

— Racontez, Martina, dit Marguerite ; racontez ce que nous avons entendu !

— Oui, oui, écoutez, monsieur Goefle, reprit Martina en prenant un petit air d’importance plein d’ingénuité. Il y a deux heures… deux heures et demie