Aller au contenu

Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/179

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

peut-être, le jeune monde du château, comme on nous appelle là-bas, jouait à se cacher dans les bâtiments de l’enceinte du château neuf. J’étais avec Marguerite et le lieutenant ; on avait tiré au sort, et puis deux femmes, nous eussions eu trop peur pour courir dans des corridors sombres et dans des chambres que nous ne connaissions pas ; il nous fallait bien un cavalier pour nous accompagner ! Le lieutenant ne connaissait pas plus que nous la partie du château où nous nous étions aventurés. C’est si grand ! Nous avions traversé une longue galerie déserte et descendu au hasard un petit escalier presque tout noir. Le lieutenant marchait le premier, et, ne trouvant rien d’assez embrouillé dans cet endroit-là pour nous bien cacher, il allait toujours, si bien qu’on ne voyait plus du tout, et que nous commencions à craindre de tomber dans quelque précipice, quand il nous dit :

» — Je me reconnais, nous sommes devant la grosse tour qui sert de prison. Il n’y a pas de prisonniers, car voici la porte ouverte. Si nous descendions dans les cachots, je vous réponds qu’on aurait de la peine à nous trouver là.

» Mais l’idée de s’enfoncer dans les souterrains, qu’on dit si grands et si affreux, fit peur à Marguerite.