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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/184

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nous sommes entrées ; mais dans tout cela nous n’avons rencontré personne, et, rassurées sur votre compte, nous devons, je crois, commencer à nous inquiéter sérieusement du major… et des autres officiers.

— Ah ! Marguerite ! dit Christian bas à la jeune comtesse, pendant que M. Goefle, Martina et Péterson se consultaient pour savoir ce qu’il y avait à faire, vous êtes venue ainsi…

— Devais-je, répondit-elle, laisser assassiner un homme comme M. Goefle, sans essayer de lui porter secours ?

— Non, certes, reprit Christian, dont la reconnaissance était trop sincère et trop vive pour manquer à la délicatesse par un mouvement de fatuité, vous ne le deviez pas ; mais votre courage n’en est pas moins grand. Vous pouviez les rencontrer, ces bandits ! Bien peu de femmes auraient poussé le dévouement, l’humanité… jusqu’à venir elles-mêmes…

— Martina est venue avec moi, répondit vivement Marguerite.

— Martina est la fiancée du lieutenant, reprit Christian. Elle n’aurait peut-être pas pu se résoudre à venir pour… M. Goefle ?

— Je vous demande pardon, monsieur Christian, elle serait venue pour… n’importe qui, du moment