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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/183

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sait sur le lac. Hélas ! c’était bien impossible ; on ne distinguait pas seulement la place du Stollborg. Alors nous écoutions de toutes nos oreilles : dans le brouillard épais on entend quelquefois les moindres bruits ; mais on faisait, au château et autour des fossés, un vacarme de fanfares et de boites d’artifice, comme si on eût voulu justement nous empêcher d’entendre les bruits d’une querelle ou d’une bataille. Et le temps s’écoulait… lorsque tout à coup la peur a pris Marguerite…

— Et vous aussi, chère Martina, dit Marguerite confuse.

— C’est vous, chère amie, qui m’avez communiqué cette peur-là, reprit la fiancée du lieutenant avec candeur. Enfin, comme deux folles, nous voilà parties avec Péterson, persuadées que nous rencontrerions le major et ses amis qui nous rassureraient, et que, grâce à Péterson, qui ne se perd jamais, nous les remettrions sur la route du vieux château, s’ils l’avaient perdue. Nous sommes donc venues à pied, et nous n’avons pas trop erré au hasard, si ce n’est que nous nous sommes trouvées arriver par le côté du gaard, au lieu de pouvoir marcher droit par celui du préau. Péterson nous a dit :

» — C’est égal, nous entrerons bien par ici.

» Et, en effet, nous voilà, sans trop savoir par où