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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/187

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— Non, non, je vous jure qu’il s’en va !

Et Marguerite fit le mouvement involontaire de suivre Christian. M. Goefle l’arrêta, et, faisant signe à Péterson de ne pas quitter les femmes, il voulut s’élancer sur les traces de Christian. Déjà celui-ci avait fermé la porte en dehors pour l’empêcher de le suivre, et il courait vers la porte extérieure du préau, appelant Larrson à haute voix, et se tenant prêt à se défendre, s’il réussissait à attirer à lui les assassins, lorsqu’une balle dirigée sur lui vint faire sauter de sa main le flambeau qu’il tenait et le replonger dans les blanches ténèbres que ne pouvait percer l’éclat de la lune, et qui formaient comme un linceul sur la terre.

Au bruit du coup de pistolet, M. Goefle, épouvanté pour son jeune ami, laissa échapper un juron terrible ; Martina fit un cri, Marguerite tomba sur une chaise ; Péterson courut à M. Goefle. Leurs efforts combinés eussent peut-être réussi à ouvrir la porte ; mais ils ne s’entendirent pas. Péterson, tout dévoué à sa jeune maîtresse, ne songeait qu’à empêcher les malfaiteurs d’entrer, et ne soupçonnait pas que M. Goefle voulût au contraire sortir pour voler au secours de Christian.

Durant ce malentendu, où le bon avocat se donnait à tous les diables, Christian, enchanté d’avoir