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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/193

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quins qu’il a sans doute en réserve. Quant à lui, ajouta-t-il en baissant la voix, son tour viendra, soyez tranquille !

— Son tour est tout venu, répondit Christian ; je m’en charge.

— Doucement, doucement, cher ami ! vous n’avez pas mission pour cela. Ce soin me regarde, et je suis bien décidé à sévir, maintenant que nous avons une certitude et des preuves. Seulement, nous ne pouvons agir contre un noble et un membre de la diète qu’en vertu d’ordres supérieurs ; nous les obtiendrons, n’en doutez pas. Ce que nous avons à faire pour le moment, c’est que vous m’obéissiez, mon ami, car je vous requiers, au nom des lois et au nom de l’honneur, de me prêter main-forte comme je l’entends et selon les ordres que j’aurai à vous donner. En ce moment, M. Goefle accourait tête nue, le flambeau d’une main, l’épée de l’autre. Il avait fait le tour par la porte de la chambre à coucher, après avoir décidé, non sans peine, les deux femmes à se tenir enfermées sous la garde de Péterson, car toutes deux montraient un égal courage pour elles-mêmes et une égale sollicitude pour les absents.

— Christian ! Christian ! s’écria-t-il, est-ce ainsi que vous gardez votre parole ?

— J’ai tout oublié, monsieur Goefle, répondit