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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/207

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— On peut toujours s’en assurer, dit le major ; il est par là dans le gaard.

— Attendez donc ! s’écria M. Goefle, qui était toujours sur la brèche devant son idée fixe ; ne m’avez-vous pas dit, Christian, que vous aviez fait verser le baron, ce soir, au moment de la chasse ?

— C’est-à-dire que le baron m’a culbuté et s’est culbuté lui-même par contre-coup, répondit Christian.

— Eh bien, reprit l’avocat, tous les objets que contenaient vos voitures ont roulé pêle-mêle sur le chemin, depuis les ours jusqu’aux portefeuilles, et celui-ci est…

— La trousse de son médecin, je le parierais ! dit Christian. Laissez-la ici, Olof ; nous la lui renverrons.

— Donnez-moi cela ! reprit M. Goefle d’un ton décidé et absolu. La seule manière de savoir à qui appartient un portefeuille anonyme, c’est de l’ouvrir, et je m’en charge.

— Vous prenez cela sur vous, monsieur Goefle ? dit le scrupuleux major.

— Oui, monsieur le major, répondit M. Goefle en ouvrant le portefeuille, et je vous prends à témoin de la chose, vous qui êtes ici pour instruire les faits d’un procès que j’aurai peut-être mission de plaider. Tenez, voici une lettre de M. Johan à son maître. Je connais l’écriture, et, du premier coup, j’y vois :