Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/215

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à-dire en 1751 et 1752. Au reste, son écriture n’a pas changé, et sa main est toujours ferme. En voici la preuve : trois versets de la Bible écrits hier, et dont le sens, appliqué à la situation de son esprit, est ici fort clair et fort utile à constater.

Le major fit la constatation ; mais pour lui l’énigme restait, sinon entière, du moins assez obscure encore Le baron avait-il fabriqué de fausses pièces pour établir que sa belle-sœur n’avait pas laissé d’héritiers à lui opposer ? Il en était fort capable ; mais M. Goefle les avait vues, ces pièces. Il devait même les avoir entre les mains, comme un dépôt confié à son père, auquel il avait succédé.

— J’ai ces pièces chez moi, à Gœvala, en effet, répondit M. Goefle. Elles ont été vérifiées par des experts, elles sont authentiques ; mais ne tombe-t-il pas maintenant sous le sens qu’elles ont été arrachées au consentement de la baronne Hilda par la contrainte ou par la terreur ? Calmez-vous, Christian ; tout s’éclaircira. Tenez, major, voici une autre découverte, faite hier dans un vêtement, que je vais vous montrer : une lettre du baron Adelstan à sa femme ; lisez, et supputez les dates. L’espérance de la maternité était confirmée le 5 mars, après deux ou trois mois d’incertitude peut-être ! l’enfant naissait le 15 septembre : la baronne s’était réfugiée ici dans