Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/220

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— Qu’y a-t-il donc ? lui demanda M. Goefle.

— Il y a, répondit Larrson, que nous sommes tous sous l’empire d’idées noires qui nous rendent fort ridicules. Le lieutenant, en faisant sa ronde, a entendu comme une plainte humaine traverser les airs, et nos soldats sont si effrayés de tout ce que l’on raconte de la dame grise du Stollborg, que, sans le respect de la discipline, ils auraient déjà déguerpi. Il est temps d’en finir avec ces rêveries, et, puisqu’il n’y a pas moyen de pénétrer par ici dans cette chambre murée, il faut explorer le dehors avec attention, et voir si cette fantasmagorie ne sert pas de prétexte aujourd’hui aux bandits de là-bas pour nous tendre un piège. Venez avec nous, Christian, puisque vous avez cru découvrir un moyen de grimper.

— Non, non ! répondit Christian ; ce serait trop long et peut être impossible. Je trouve bien plus sûr et plus prompt d’ouvrir ce mur. Il ne s’agit que d’avoir la première brique.

En parlant ainsi, Christian arrachait de ses anneaux la grande carte de Suède, et, armé de son marteau de minéralogiste, il entamait la cloison avec une vigueur désespérée, tantôt frappant avec le bout carré de l’instrument sur la brique retentissante, tantôt passant la pointe aiguë et tranchante dans les trous qu’il avait pratiqués, et amenant avec violence