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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/223

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Vous êtes violent, mais je suis obstiné. Porterez-vous la main sur moi ?

Christian recula vaincu. Le major entra avec M. Goefle ; le lieutenant et le danneman restèrent sur le seuil, entre eux et Christian.

Le major fit quelques pas dans la chambre mystérieuse, que n’éclairait guère la lueur de la bougie apportée par M. Goefle. C’était une grande pièce boisée, comme celle de l’ourse, mais entièrement vide, délabrée, et cent fois plus lugubre. Tout à coup le major recula, et, baissant la voix pour n’être pas entendu de Christian, qui était si près de l’entrée :

— Voyez ! dit-il à M. Goefle, voyez, là ! par terre !

— C’était donc vrai ! répondit M. Goefle du même ton : voilà qui est horrible ! Allons, major, courage ! il faut tout savoir.

Ils s’approchèrent alors d’une forme humaine qui gisait au fond de l’appartement, le corps plié et comme agenouillé par terre, la tête appuyée contre la boiserie, du moins autant qu’on en pouvait juger sous les voiles noirs et poudreux dont cette forme ténue était enveloppée.

— C’est elle, c’est le fantôme que j’ai vu, dit M. Goefle en reconnaissant, sous ces voiles, la robe