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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/222

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mortellement par la chute de quelque brique. Un nuage l’enveloppait lorsqu’il s’écria :

— J’y suis ! voilà la continuation de l’escalier. De la lumière, monsieur Goefle !…

Et, sans l’attendre, il s’élança dans les ténèbres. Mais le peu de temps qu’il lui fallut pour chercher des mains une porte qui se trouva entr’ouverte devant lui avait suffi au major pour le rejoindre.

— Christian, lui dit-il en le retenant, si vous avez quelque amitié pour moi et quelque déférence pour mon grade, vous me laisserez passer le premier. M. Goefle suppose qu’il y a ici des preuves décisives de vos droits, et vous ne pouvez témoigner dans votre propre cause. D’ailleurs, prenez-y garde ! ces preuves sont peut-être de nature à vous faire reculer d’horreur !

— J’en supporterai la vue, répondit Christian, exaspéré par cette pensée, qui était déjà la sienne. Je veux savoir la vérité, dût-elle me foudroyer ! Passez le premier, Osmund, c’est votre droit ; mais je vous suis, c’est mon devoir.

— Eh bien, non ! s’écria M. Goefle, qui, avec le danneman et le lieutenant, venait de monter rapidement l’escalier derrière le major, et qui se jeta résolument devant la porte. Vous ne passerez pas, Christian ; vous n’entrerez pas sans ma permission !