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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/234

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heures de repos après avoir donné leurs ordres pour le voyage.

Que se passait-il donc ? On était si agité, que Christian, botté, tête nue, la veste déchirée et ensanglantée, le couteau de chasse à la ceinture, ne fit aucune sensation. On lui fit instinctivement place, sans se demander quel était ce chasseur attardé qui semblait monter à l’assaut, résolu à tout renverser plutôt que de subir une seconde d’attente.

Christian traversa ainsi la galerie des Chasses, dans laquelle il vit errer des figures singulièrement agitées. Parmi ces figures, il reconnut quelques-uns de ceux qui lui avaient été désignés, au bal, comme les héritiers présomptueux du châtelain. Ils paraissaient très-émus, se parlaient bas, et se tournaient à chaque instant vers une porte par laquelle ils semblaient attendre avec anxiété une nouvelle importante.

Sans leur donner le temps de l’examiner et de comprendre ce qu’il faisait, Christian franchit cette porte, se disant que par là probablement il arriverait aux appartements du baron ; mais, en suivant un assez long couloir, il entendit pousser d’horribles gémissements. Il se mit à courir de ce côté, et entra dans une chambre ouverte, où il se trouva tout à coup en présence de Stangstadius, qui, tranquillement assis, lisait une gazette auprès d’une petite