Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/235

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lampe à chapiteau, sans paraître le moins du monde ému des plaintes effrayantes qu’on entendait de plus en plus rapprochées et distinctes.

— Qu’est-ce que cela ? lui dit Christian en lui saisissant le bras. N’est-ce point par ici que l’on donne la torture ?

Sans doute Christian, le couteau à la main, avait une physionomie peu rassurante, car l’illustre géologue bondit effrayé en s’écriant :

— Qu’est-ce que c’est ? qu’est-ce que vous voulez ? qu’est-ce que vous parlez de… ?

— L’appartement du baron ? répondit laconiquement le jeune homme, d’un ton si absolu, que Stangstadius ne songea pas à discuter.

— Par là ! répondit-il en lui montrant la gauche. Et, très-content de le voir s’éloigner, il reprit sa lecture, en se disant que le châtelain avait d’étranges bandits à son service, et qu’on rencontrait dans ses appartements des gens que l’on ne voudrait pas rencontrer au coin d’un bois.

Christian traversa encore un cabinet, et trouva une dernière porte fermée. Il la fit sauter d’un coup de poing. Il eût enfoncé, en ce moment, les portes de l’enfer.

Un spectacle lugubre s’offrit à sa vue. Le baron, en proie aux convulsions d’une terrible agonie, se